Bourses allouées en 2015:
Résumé du travail de Mme Wittamer et de son équipe:
Notre programme de recherche est consacré à l’étude de la population de macrophages résidents du système nerveux central (SNC), appelée microglie. Ces cellules gliales d’origine hématopoïetique font l’objet d’une attention croissante ces dernières années car elles exercent un rôle essentiel dans le maintien de l’homéostasie du SNC. En tant qu’unique population immunitaire résidente, la microglie constitue en effet la première ligne de défense en cas de lésion ou d’agression pathogène et contribue aux processus de réparation du tissu nerveux. De par son statut unique, la microglie est également impliquée dans les pathologies du SNC associées à une inflammation chronique, telles que les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.Ces observations font de la microglie une cible potentielle pour le développement de nouvelles approches thérapeutiques dans le domaine de la neuroinflammation et des maladies neurodégénératives. Une meilleure compréhension de la biologie de ces cellules est cependant nécessaire pour évaluer l’étendue de ce potentiel.
Au laboratoire, nous étudions plus particulièrement les mécanismes cellulaires et moléculaires contrôlant l’émergence et les fonctions de la microglie au sein du tissu nerveux. Les premières étapes du développement de la microglie se déroulant précocement au cours du développement de l’individu, nous étudions ces processus de manière non invasive dans le modèle vertébré du poisson-zèbre, tirant profit de la transparence de son embryon. Ces études nécessitent notamment l’utilisation de matériel de microscopie de pointe pour la manipulation et l’analyse des embryons, dont la taille varie entre 1 et 3 mm de long.
Dans ce contexte, l’achat d’un nouveau stéréomicroscope, entièrement financé grâce au soutien de l’Asbl Minerve, a indéniablement contribué à la mise en œuvre des différents projets réalisés au sein de notre groupe.
Commentaire: Cellules microgliales identifiées par immuno-marquage sur une section de cerveau de poisson-zèbre adulte
Commentaire: Analyse par microscopie confocale du parenchyme nerveux d’un embryon de poisson-zèbre exprimant des rapporteurs fluorescents dans les cellules microgliales (vert) et les vaisseaux sanguins (magenta)
Le comité scientifique félicite bien évidemment l’équipe du Dr Wittamer pour leurs travaux majeurs et prometteurs dans ce domaine!!!
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Résumé du travail de l’équipe du Professeur Alexandre Legrand, Laurence Ris, et Mme Alexandra Tassin:
Rôle du stress oxydatif et de la neuroinflammation dans les troubles cognitifs associés à l’hypoxémie épisodique : approche multidimensionnelle dans un modèle murin
Les pathologies respiratoires sont associées à des troubles neuro-cognitifs altérant la qualité de vie des patients. Notre laboratoire de Physiologie et de Réadaptation Respiratoire (PhRR, UMONS) s’intéresse à la composante hypoxémique commune à ces affections respiratoires. Selon le type de pathologie, la durée, la fréquence et l’intensité des épisodes de désaturation de l’hémoglobine en O2 varient et les conséquences cérébrales de ces différents types d’hypoxémie restent très controversées. Dans la BPCO (BronchoPneumopathie Chronique Obstructive), une sous-population importante de patients avec déficits cognitifs présente des épisodes d’hypoxémie nocturnes moins profonds que dans le syndrome d’apnées du sommeil, avec des variations plus lentes de la saturation. L’oxygénothérapie est le traitement de choix en cas d’hypoxémie permanente mais son utilité dans les cas moins sévères est toujours débattue. Le but de notre projet est d’améliorer notre compréhension des troubles cognitifs induits par une hypoxémie intermittente épisodique. Ces connaissances pourront servir de base à la mise en place de traitements adaptés au pattern d’hypoxémie des patients et visant à contrecarrer la progression des troubles cognitifs.
Pour ce faire, un modèle animal réductionniste est utilisé. Celui-ci est basé sur un système développé au PhRR et permettant d’exposer des souris à différents mélanges gazeux. La collaboration avec le service de Neurosciences (UMONS, www.umons.ac.be/neuro), spécialisé dans les désordres neurodégénératifs, permet une combinaison d’expertise idéale pour mener à bien ce projet interdisciplinaire.
Le financement octroyé par l’ASBL Minerve nous a permis de débuter concrètement ce projet interdisciplinaire. Une étude pilote a permis l’implémentation de tests comportementaux pour l’évaluation de la mémoire spatiale (Test de Barnes Fig.1, Water maze). Le système d’exposition à l’hypoxie a également été optimisé de manière à minimiser tout stress pouvant influencer les mesures neurophysiologiques. La souche de souris CD1 a été sélectionnée pour sa plus grande sensibilité aux effets de l’hypoxie. La nourriture des animaux a également été adaptée afin d’éviter un excès en anti-oxydant susceptible de biaiser les résultats. Les analyses permettant d’investiguer l’effet de différents patterns d’hypoxémie sur la plasticité synaptique, le stress oxydatif Fig. 2 et la neuroinflammation sont actuellement en cours.
Figure 1:
Figure 2:
Le comité scientifique félicite bien évidemment l’équipe des Pr Alexandre Legrand et Laurence Ris pour leurs travaux majeurs et prometteurs dans ce domaine!!
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Projets retenus en 2019:
Equipe de Valérie Wittamer, pour un projet intitulé: “Deciphering microglia functions in a neural model of regeneration”.
Equipe de David Communi, pour un projet intitulé: “Proteomic profiling for novel biomarkers of risk of conversion to multiple sclerosis and of disease severity”.
Les résultats de leurs recherches dans le cadre de ces financements nous seront remis prochainement.